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guère 8 hectares, se sont élevés-, au centre desquels on aperçoit les maisons entourées du champ patrimonial, tout planté d’arbres et d’arbrisseaux. On pourrait dire, sans trop d’exagération, que ces maisons se touchent ; mais ce qui les rapproche surtout, c’est qu’elles sont presque toutes parentes les unes des autres, et que les habitants des plus petites rencontrent naturellement dans les plus grandes, d’où elles sortent, d’où elles ont essaimé, les secours et l’assistance de l’association la mieux constituée. Chaque hameau, chaque groupe de cottages est un système complet où les habitants sont certains de trouver d’abord leur école, leur mairie, leur tribunal de famille ; et ensuite, selon leurs besoins, les bras, le buffle, le moulin, la noria, que le peu d’importance de chacune de leurs petites fermes ne comporterait peut-être pas. Et cependant chacun est chez soi, aussi isolé qu’il le veut, aussi maître, aussi digne dans sa retraite, dans son home, aussi indépendant de ses voisins et de l’État, et plus sûr dans son inviolable petit cottage que ne l’était chez nous, au moyen âge, le seigneur le plus puissant.

Il y a certainement, au point de vue pittoresque, des paysages d’une beauté plus majestueuse, plus splendide, plus éclatante. Nulle part la nature n’est plus touchante, plus sympathique. Çà et là, sur les pentes douces des coteaux, s’échelonnent des bosquets de bambous au feuillage si gracieux et si léger. Autour des champs, autour des maisons, des plantations donnent à la cam-