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nagé le territoire de l’empire pour le plus grand bien général, se conduit comme un propriétaire qui, après avoir divisé sa maison en plusieurs étages, fixe les loyers qu’il demande d’après les avantages de ses étages, sans se préoccuper des ressources et des industries de ceux qui les lui louent. La rente de la terre varie, suivant les classes, de 1 fr. 50 c. à 5 francs par hectare, tout compris : corvées, impôt et prestations. Répartie sur la population, elle ne représente pas plus de 3 francs environ par habitant. Ainsi, pour cette modique somme une fois payée, chaque Chinois est absolument libre d’entreprendre telle industrie, tel commerce qu’il lui plaît, d’aller où il veut. Il n’a ni portes, ni fenêtres, ni patentes, ni excises, ni octrois a payer. Il n’a aucune formalité à remplir, aucune autorisation à demander, aucune entrave à redouter. Il est libre comme l’air qu’il respire, et qu’il respire librement. En vérité, l’on peut dire que cet impôt unique est l’instrument de sa liberté. Aussi, l’on verra dans quelques instants avec quelle religion il s’y soumet et le paye.

Tous les autres impôts seraient considérés par les Chinois comme attentatoires, je l’ai dit, aux droits du travail, et rien ne les étonne davantage que d’apprendre qu’ils existent dans d’autres pays. Tous les capitaux, toutes les épargnes sortent du travail ; tous les revenus servent à le stimuler, à le développer. Frapper les uns ou les autres, c’est réduire leur puissance,