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1812: elle est de 537 millions aujourd’hui. Il me semble que le démenti est péremptoire. Puis, d’où viennent en général les infanticides ? De la misère et des naissances en dehors du mariage, n’est-il pas vrai ? Or on a vu, il n’y a qu’un instant, ce qu’il fallait penser de la misère ou du bien-être des Chinois ; et s’il était nécessaire d’en donner une autre mesure, je dirais que nulle part ailleurs peut-être il n’existe aussi peu de mendiants qu’en Chine. A Pékin, il y en a certainement beaucoup, et leurs importunités sont des plus repoussantes, mais ils sont loin des 400,000 indigents assistés de Paris, sans compter ceux qui font un métier de la mendicité. Dans les villes de l’intérieur, je ne crois pas, d’après mes informations et mes observations personnelles, que l’on puisse en compter plus de 20 ou 25 pour des populations de 150 à 200,000 habitants. Dans les campagnes, on peut dire qu’il n’y en a pas. — Quant à la seconde cause ordinaire des infanticides, on verra tout à l’heure qu’elle n’existe pour ainsi dire pas, puisque le mariage est, au triple point de vue social, politique et religieux, un devoir tellement étroit et sacré, que le nombre des célibataires au-dessus de 24 ans ne vaut vraiment pas la peine qu’on en parle. Cependant des fléaux imprévus peuvent tout à coup plonger des familles dans la détresse et leur faire considérer comme un malheur une nouvelle naissance. Mais pourquoi se déferaient-elles de leurs enfants par la mort, alors que l’abandon des enfants, regardé