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soit par des sociétés particulières, pourraient, sous bien des rapports, servir de modèles à des pays où l’on sacrifie plus à l’apparence, au faste des monuments, qu’à la commodité des malades. C’est ainsi que j’ai vu des établissements hospitaliers chinois mettre à la disposition de chacun de leurs pensionnaires un petit enclos, deux chambres avec la faculté de se faire soigner par un de leurs parents. Il en est de même des enfants abandonnés. Mais, à propos des enfants abandonnés, on a tant et si mal parlé de ce grave sujet, et l’on en parle encore si mal, qu’on me saura gré d’en dire quelques mots.

A entendre les agents de la Société de la Sainte-Enfance, pour l’appeler par son nom, l’infanticide serait, en Chine, élevé à la hauteur d’une véritable institution, tolérée ou même autorisée par les lois. Le mépris de la vie humaine y serait porté à un tel degré que les parents auraient l’habitude de jeter aux pourceaux ceux de leurs enfants dont ils regarderaient l’existence comme un embarras. On a pu voir des images qui illustrent ces récits et que l’on fait circuler dans les écoles catholiques. Il y a encore dans quelques églises des bannières décorées de ces mêmes images, que l’on promène dans certaines occasions. Plusieurs missionnaires du siècle dernier, et d’autres qui vivent aujourd’hui, ont cependant maintes fois protesté contre ces abominables calomnies. Je puis, notamment, citer une lettre d’un jésuite, le P. Amyot,