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aussi une demi-récolte de colon ou de maïs. Dans les 5 meous restants, en pleine exploitation, on ne cultive absolument rien que le précieux arbrisseau. C’est de lui que nous allons d’abord nous occuper. On fait quatre cueillettes. La première a lieu dès que les bourgeons commencent a verdir. Elle doit être faite en un clin d’œil. On obtient ainsi une qualité de thé que l’on appelle thé de bourgeons, fort estimée des Chinois qui le paient jusqu’à 9 francs les 600 grammes ; mais un meou n’en produit pas davantage. La deuxième récolte est la plus importante. Elle se fait vingt ou vingt-cinq jours après la première et elle produit de 120 à 130 kilog. par meou, que l’on vend 150 francs les 60 kilog. C’est sur cette cueillette que repose tout l’espoir du cultivateur. Heureusement, elle ne manque jamais tout à fait. A peu de jours d’intervalle, cette seconde cueillette est suivie de la troisième, produisant 61 kilog. par meou, du prix de 70 fr. les 60 kilog.

Enfin arrive la seconde sève et avec elle la dernière récolte. Elle ne donne que 37 kilogr. par meou au modique prix de 60 francs les 60 kilog. Ainsi, chez Ouang-Ming-Tse, la récolte du thé, pour les cinq meous entièrement exploités, et pour les trois qui ne le sont qu’à moitié, peut s’établir de la manière suivante:

1re récolte 58 kilogr. à 9 fr. les 600 gram. 58 francs
2e   —   910   —   150   —   60 kilog. 2.265   —  
3e   —   396   —   70   —   60 kilog. 470   —  
4e   —   240   —   60   —   60 kilog. 240   —  

Total ____________________________3.033 francs


Les cultures ordinaires sur la colline occupent 5 meous irrigables et 5 meous plantés en arbres à thé trop jeunes pour être exploités, dans l’intervalle desquels on obtient, en attendant, d’autres récoltes. Mais Ouang-Ming-Tse a détourné l’eau de deux des cinq premiers ; de l’un, il a fait un jar-