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ces plantes n’arrivent à maturité au même moment, de telle sorte qu’elles ne nécessitent jamais un surcroît de travail, ni une main-d’œuvre plus considérable que celle de la famille et de ses aides ordinaires. Les choux et les navets, par exemple, peuvent rester indéfiniment sur le sol. On a tout le temps de les rentrer. Quoi qu’il en soit, on ne les remplace ni l’une ni l’autre, afin d’avoir la surface des onze meous complètement débarrassée vers les premiers jours de février. On met alors l’eau dans le champ, pour attendrir la terre ; et, après l’en avoir retirée, on retourne et on enfouit le trèfle par un premier labour à la charrue. Deux ou trois jours plus tard, on fait un deuxième et dernier labour et l’on procède au repiquage de la cinquième récolte.

Celle-ci comprend 7 meous de blé quelquefois remplacé par de l’orge, et 4 meous de pois ou de haricots, mais le plus souvent de pois. Dans la région du riz, c’est-à-dire dans la région d’Ouang-Mo-Khi, le blé ne rend pas autant que dans la région plus septentrionale, dont il est la culture caractéristique. Là, il n’est pas rare qu’il donne 300 kilog. par meou, et même plus. Ici, peut-être parce que la température le fait monter en graine et mûrir trop vite, il ne rend que 130 kilog. au plus, et il se vend 8 francs les 60 kilog.[1], le même prix que le riz. Cela semble étrange, car il est plus riche en substance alimentaire, mais cela s’explique suffisamment par ce fait que la population, plus habituée au riz, demande moins de blé, et qu’il n’a de débouché courant que dans les provinces du Nord. Les 7 meous produisent donc une somme de 140 francs, plus 30 francs de paille. Je ne puis quitter le blé sans réparer une omission que j’ai commise en parlant des préparations auxquelles on soumet les graines de céréales. J’ai oublié le chaulage, la première de toutes. On sait qu’il a pour but de détruire les œufs et les germes de parasite, et notamment du charbon,

  1. Prix fort.