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les manipulations des grains, séchage, décortiquage, blanchiment du riz, mouture, etc. Si vous voulez avoir une idée du temps qu’exigent ces opérations, vous saurez qu’il faut une bonne journée pour sécher convenablement 915 kilogrammes de riz avant de le mettre en grenier. Il en faut une autre pour décortiquer 183 kilogrammes.

Toutes les conserves séchées, salées ou sucrées, ce sont les femmes qui les font, et ce n’est pas peu de chose. Puis il y a la cuisine, le blanchissage du linge, la propreté de la maison. Il ne faut pas oublier non plus la porcherie et la poulaillerie. Tout cela est fait indistinctement par les deux dames et les jeunes filles seulement aidées par la servante ou par les hommes, une fois les travaux du dehors terminés. Enfin, les métiers à égrener le coton, à filer et le métier à tisser sont toujours là tout prêts à être mis en mouvement par l’une ou par l’autre. Les jeunes filles ont, en outre, les menus travaux de leur sexe, couture, broderie, etc. Elles en vendent même quelques-uns dont elles conservent le prix en toute propriété. Une partie des vêtements sont aussi faits par les femmes.

Quant aux hommes, s’ils ne sont employés ni à l’extérieur ni à l’intérieur dans les longues soirées d’hiver, par exemple, ils confectionnent les espadrilles en paille ou en corde dont ils font une si grande consommation ; ils font de grands filets de pêche dont on a coutume de leur laisser également le prix.