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sans compter non plus les réunions mensuelles ou bimensuelles de famille qui ont pour effet de stimuler et d’entretenir le sentiment religieux dans ce qu’il a de plus pur et de plus vrai, on peut dire que chacun des mois de l’année est marqué par une fête ou par des réjouissances plus ou moins directement en rapport avec ces deux religions. Dans le premier mois de l’année, par exemple, outre les cérémonies religieuses, civiles et domestiques spéciales du nouvel an, il y a des processions en l’honneur du Printemps, la procession du Dragon céleste, la nuit des Lanternes. Dans le second mois, se trouve la fête des Tombeaux ; dans le troisième, la fête du Génie domestique ; dans le quatrième, celle de l’Enfance ; dans le cinquième, celle du Dragon des eaux ; dans le sixième, celle des Étoiles de la voie lactée qui est aussi la fête des Femmes ; puis ce sont les fêtes de la Lune, de la Vieillesse, des Pagodes, les actions de grâces après les récoltes, etc., etc. Je n’en ai cité que quelques-unes ; il faudrait presque un volume pour décrire les plus intéressantes. On devrait y ajouter encore les fêtes des patrons de métiers et de corporations, certains anniversaires célébrés par les lettrés, etc. Aucun peuple, en vérité, n’a autant de jours dédiés, sous une forme ou sous une autre, au souvenir et à l’affermissement de son unité. Dans ces grandes manifestations, il n’y a ni classes, ni castes, ni rangs, ni distinctions de croyances ; personne n’est exclu, et si l’on cherchait sous les symboles