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questions religieuses que lorsqu’elles se mêlent aux questions civiles et qu’elles empiètent sur le domaine laïque. De temps en temps, on lit dans les instructions que l’Empereur, les vice-rois ou les gouverneurs ont l’habitude d’adresser à la population, cette recommandation qui paraît singulière aux Européens : « Défiez-vous des religions. » De là le reproche d’athéisme qu’on a longtemps fait à la nation chinoise. Mais on verra plus tard que rien n’est plus mal fondé. Le Gouvernement n’intervient pas davantage dans l’enseignement public. Tout le monde est libre d’ouvrir une école ; tout le monde est libre d’y aller ou non ; et, chose remarquable dont on comprendra tout à l’heure la raison, il n’y a, pour ainsi dire, aucun Chinois qui ne sache lire, écrire, compter et dessiner. Quant à ceux voulant poursuivre la carrière des lettres, qui doit leur ouvrir les administrations publiques, ils ne relèvent que des examinateurs envoyés par l’Académie de Pékin, laquelle, tout entretenue qu’elle est par l’État, est absolument indépendante du Gouvernement. En ce qui concerne la liberté d’association et de réunion, je ne crois pas qu’il soit jamais venu à la pensée d’un gouvernement chinois, au moins depuis plusieurs siècles, de la mettre en question. On se réunit ou l’on s’associe sans avis ou autorisation préalable. Dans aucun pays du monde, je crois, les associations de toutes sortes ne sont aussi fréquentes, aussi nombreuses et aussi faciles qu’en Chine. Dans aucun pays du monde, on ne voit