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ou il faudrait qu’après avoir donné à la Chine ses procédés industriels elle lui prît ses procédés économiques, agricoles, sociaux, etc. Il serait peut-être temps d’y songer. Je l’ai déjà dit, mais il me semble que l’on ne saurait trop insister sur ce point.

Ne nous alarmons pas trop vite cependant. Non seulement les Chinois ne sont point gens à se laisser persuader aisément, mais le genre de leur agriculture, ses nécessités et les profits qu’elle leur donne les garantissent contre des séductions qui les en pourraient éloigner. Parmi les plantes qu’elle comprend, prenons par exemple le thé. On en a souvent comparé la récolte à celle de la vigne chez nous. Rien n’est plus vrai, soit au point de vue des bénéfices[1], soit au point de vue des circonstances dans lesquelles elle se fait. Ce sont bien les vendanges de la Chine. L’analogie est exacte, sauf en un point. En France, les vendanges peuvent être anéanties pour plusieurs années, de telle sorte que les populations, désespérées et ruinées, finissent souvent par renoncer à la vigne. En Chine il n’y a pas de gelée qui détruise la récolte du thé. Si d’autres dangers la menacent, ils ne sont pas de ceux auxquels l’homme ne puisse parer jusqu’à un certain point, pourvu que son intervention soit prompte et rapide. Un temps humide et froid, une végétation languissante, un développement de feuilles inégal, nuisent à la qualité des feuilles et par conséquent à leur prix,

  1. Voir l'annexe n° 1, p. 369.