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cation ; et ce moment détermine leur place dans la série des récoltes se succédant sur le même terrain. C’est une véritable rotation, mais elle est fondée sur les conditions du climat et non sur les convenances du sol ; et elle a pour but d’étendre la culture de ces végétaux d’un ou deux degrés de latitude au delà de leur habitat naturel. Comme exemple des résultats obtenus, un des plus remarquables que l’on puisse citer est celui du blé aujourd’hui cultivé en Mongolie. Des hivers longs et si froids que la température descend à 30 degrés au-dessous de zéro ; des étés, brûlants il est vrai, mais si courts que la pomme de terre gèle au mois de septembre, semblaient rendre cette contrée tout à fait rebelle à toute autre plante qu’aux graminées de ses interminables pâturages et, dans les endroits les plus favorisés, à quelques essences d’arbres. Et, en effet, jusqu’à il y a une trentaine d’années, on y rencontrait bien par-ci par-là quelques champs d’avoine ou d’autres plantes estivales, mais pas un chaume de blé. Depuis lors, autour des cours d’eau, assez rares du reste, la population s’est accrue, la petite culture a pu donner peu à peu tous ses moyens, et, au moins aux abords de la Grande Muraille où elle est le mieux pratiquée, le blé repiqué à la fin de mai peut mainte-