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votre champ, je multiplierai ses récoltes, et vous pourrez ainsi les vendre dix fois moins cher. » La Chine a suivi ce conseil et ne s’en est pas repentie. On ne vous dira pas, il est vrai, ce que coûte à produire un boisseau de riz ou une livre de sucre ; mais grâce à la petite culture, vous y verrez toutes les denrées agricoles à un extrême bon marché, et vous y trouverez, malgré cela, autant de familles Ouang-Ming-Tse que vous pourrez compter de familles de cultivateurs. On vous vendra, entre autres, la soie à un prix tel que nos sériciculteurs français se croiront menacés, malgré la distance, et vous demanderont protection.

Les procédés de la petite culture, son secret, car elle n’en a pas d’autre, sont trop connus pour que je m’attarde à les décrire. Il en est un cependant qui nécessite une mention particulière : c’est le repiquage. On sait en quoi il consiste : dans un coin de jardin, bien exposé en pleine lumière et abrité contre les vents violents par l’un des murs de la maison, on choisit un petit espace que l’on charge de terreau, si le sol n’en est pas déjà très meuble et très riche, et on le dispose de façon à pouvoir être couvert de châssis ou de paillassons lorsque les plantes que l’on y sèmera l’exigeront. En Chine, cette dernière condition n’est indispensable que dans le contrées septentrionales où les hivers sont longs et froids. Dans ce terrain, préparé comme il vient d’être dit, on sème à la volée et très épais ; et lorsque les plantes ont atteint un certain développement, on les enlève pour