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supprimer ? En soignant les plantes individuellement, une par une. Admettons cependant que l’on puisse supputer exactement le temps ainsi distribué à droite et à gauche ; mais le temps lui-même, quelle valeur lui donnera-t-on ? Le plus souvent ce n’est que celui des membres de la famille ; on pourrait en dire ce que je disais de l’engrais : ils n’ont pas à l’acheter ; par cela seul qu’ils respirent, ils doivent le dépenser. Lorsqu’ils prennent des aides au dehors, ils en prennent si peu et pour si peu d’argent que ce qu’en coûte chaque récolte ne vaudrait pas la peine d’en parler. Il n’y a donc vraiment qu’un moyen d’apprécier les bénéfices des branches d’une exploitation, c’est d’apprécier les bénéfices de l’exploitation en bloc et de la considérer comme un tout indécomposable où chaque culture ne vaut que par le système où elle entre. L’agriculture, en effet, n’est pas comme l’industrie, on ne peut y spécialiser ni son travail ni sa production. Chaque opération doit être, en quelque sorte, accomplie dans une même unité de temps. Que faire dans les intervalles ? Si l’on ne cultivait que le riz ou la canne à sucre, que faire de son temps, la moisson enlevée, et du terrain qui l’a portée ? Faudra-t-il donc qu’une seule plante en supporte tous les frais, et le loyer de toute l’année ? Et si elle vient à manquer ? « Non, répond la petite culture, adoptez-moi et je vous donnerai le secret de ne perdre ni une minute de votre temps, ni un pouce de votre terrain ; adoptez-moi et je vous assurerai cinq fois le prix de