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service, Ouang-Sion-Sen ; de quoi s’agit-il ? — Il s’agit de ma petite-fille ; son mariage est décidé, et nous vous attendons pour en fixer le jour. Or, vous savez que le 1er, le 6 et le 20 de chaque mois sont des dates favorables suivant les idées du pays ; mais toute la famille tient à ce que vous lui fassiez l’honneur d’y assister, et nous voulons vous demander quel est celui de ces trois jours-là qui vous conviendra le mieux. — N’allons pas si vite, je vous prie, frère aîné ; j’ai bien peur de ne pouvoir prolonger mon séjour jusque-là. » Nous touchions, en effet, à la fin du mois, et il n’était pas probable que le mariage pût se faire avant la dernière quinzaine du mois suivant. Or, la limite du congé que j’avais pris approchait et je ne pouvais la dépasser. C’est ce que j’eus beaucoup de peine à faire comprendre à mes amis. Ils paraissaient désolés, et à dire vrai, je ne l’étais pas moins. Il est très rare qu’un étranger soit admis comme je l’étais chez eux, dans l’intimité d’une famille chinoise, et le témoignage qu’ils me donnaient, en ce moment-là même, de leur confiance et de leur amitié, était si exceptionnel que j’en étais profondément touché. Mais une circonstance m’aida à triompher de leurs sollicitations et de mon propre entraînement ; c’est que la première partie des fêtes devant être célébrée au domicile des parents du jeune homme, il eût fallu d’abord m’imposer en quelque sorte à l’hospitalité d’une famille dont je n’étais pas connu, et ensuite me déplacer de plusieurs lieues qui m’auraient éloigné de ma résidence ordinaire au lieu de m’en rapprocher.