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brent les anniversaires du père et de la mère et les fêtes particulières de la famille. Il en est de même des fêtes des saisons. Si les familles possèdent un temple des ancêtres spécialement consacré au culte commun de leurs parents, c’est là que se tiennent toutes les assemblées. Pour les grands anniversaires, tels que ceux de Confucius et des illustres anciens, on se réunit chez le doyen du village. Les frais essentiels de ces solennités sont assurés par le supplément d’héritage que l’aîné reçoit lors du partage, auquel des dotations faites par les riches de la famille viennent s’ajouter la plupart du temps. Et si cela ne suffit pas, chacun apporte son obole en venant aux réunions. C’est ainsi que cela s’est pratiqué chez nous. Quant à mes oncles, le marchand et le lettré, le jour où ils ont cessé de pouvoir assister régulièrement à nos fêtes, on leur a remis un extrait du livre de la famille constatant leur filiation jusqu’au quatrième de nos ancêtres, et ils se sont ensuite comportés comme ils l’ont voulu. Mais il est juste de dire qu’ils ont rarement manqué à nos grandes solennités.

— Je vous remercie, Ouang-Sien-Sen. Je n’ai plus que deux questions à vous poser à ce sujet. Le pouvoir judiciaire de la famille s’étend-il encore à ceux qui s’en sont séparés, présents sur les lieux ou éloignés ? — Sans doute, Si-Lao-Yé ; quels recours auraient-ils donc, s’ils n’avaient pas celui de leur famille ? Pourquoi leur remettrait-on un extrait du livre de famille, si ce n’est pour qu’ils puissent constater et faire reconnaître