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nombreux qu’ici. Pensez-vous qu’on ne les y aurait pas accueillis ? Est-ce que tous ceux qui travaillent ne sont pas aussi unis que les membres de la même famille ?.. Mais chez vous, monsieur, comment fait-on en pareil cas ? — Chez nous, Ouang-Ming-Tse, la population est beaucoup moins grande qu’ici, et la moitié du territoire est encore en forêts, en landes incultes, en marécages. — Et en est-il de même dans tout l’Occident ? — Hélas ! oui. — C’est différent. Mais alors, ce qu’il me paraît difficile de comprendre, c’est que les Européens portent constamment la guerre dans les pays qui leur sont étrangers au lieu d’employer toutes leurs forces à conquérir à la culture leur propre territoire et à développer la population. »

Je ne répondis pas à la question. Ouang-Ming-Tse eût encore bien moins compris que la stérilité d’une partie du territoire, la rareté de la population et l’état de guerre qui caractérisent l’Europe, fussent le fait d’une poignée de particuliers égoïstes et d’une législation barbare. Je le vis sur la pente de réflexions qui évidemment ne devaient pas être favorables à la civilisation européenne, et j’y coupai court en revenant au sujet de notre entretien.

« Vous m’avez dit, Ouang-Sien-Sen, que les deux, oncles qui avaient quitté Ouang-Mo-Khi, ont depuis longtemps remplacé les champs dont ils s’étaient défaits par d’autres achetés dans vos environs. C’est très bien. Mais s’ils n’avaient pas réussi dans leurs affaires ? —