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qui avait besoin de tous ses revenus pour son commerce, voulut reprendre sa part d’héritage. Le mandarin, dont la famille augmentait plus vite que les appointements, profita de la circonstance pour en faire autant. D’un autre côté, il était évident qu’il faudrait un jour ou l’autre songer à se desserrer. On résolut de le faire tout de suite. En ce moment-là précisément, des voisins, ayant plus de terrain qu’il ne leur en fallait, cherchaient à en vendre une partie, et cela devait faciliter l’opération, comme vous l’allez voir. Les sept frères commencèrent par diviser l’héritage en huit parts égales. Deux de ces parts avec la maison paternelle revinrent de droit à l’aîné, et celles du marchand et du mandarin furent achetées par la communauté, réduite à cinq frères, pour un prix qu’elle s’engagea à payer en trois ans et dont elle servit les intérêts en attendant. Elle prit en même temps à loyer les champs des voisins en annonçant l’intention de les acheter et de les payer également dans un délai convenu. Puis les cinq frères firent un nouveau partage. L’ensemble des acquisitions, d’une contenance d’environ quarante meous[1], fut divisé en cinq lots et chacun des frères en prit un, qui agrandit celui qu’il avait déjà. On se mit ensuite à construire des maisons pour ceux qui n’en avaient pas, sur les terrains qui leur étaient échus, et dès que l’on en avait terminé une, celui

  1. Un meou vaut sept ares environ.