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genre particulier, que les Européens appellent aussi pagode, mais qui a bien d’autres destinations que le culte. Imaginez une grande cour fermée par quatre murailles de vingt à vingt-cinq pieds de hauteur. A l’intérieur, contre trois de ces murailles règne une galerie construite sur un terre-plein en maçonnerie, élevé de cinq pieds environ et couvert d’un toit soutenu par des colonnes. Contre la quatrième, un autre terre-plein, en manière de théâtre, plus bas et plus large, également couvert d’un toit dont les angles relevés et les arêtes sont ornés de figurines en terre cuite, laisse à droite et à gauche des ouvertures donnant accès dans la cour, laquelle est à ciel ouvert entre la galerie et ce terre-plein. Tel qu’il est, ce bâtiment sert à toutes fins. Trois fois par semaine, le matin, c’est un marché. Dans le milieu du jour, et le soir quand il n’a pas d’autre emploi, c’est un cercle, un club, un lieu de réunion quelconque ; c’est là qu’on organise les fêtes, de là que partent les cortèges et les théories aux anniversaires des grands morts ou des corporations. C’est aussi un théâtre pour les troupes nomades qui visitent fréquemment le pays. Enfin, c’est un caravansérail, si l’on veut, pour les voyageurs qui préfèrent ne pas aller à l’auberge.

La pagode centrale de Ouang-Mo-Khi est naturellement plus grande et plus belle que les autres. Les tuiles des toits sont émaillées en vert, et les murs à l’intérieur sont revêtus de plaques de porcelaine ornées