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leurs os décharnés. C’était le chaos. L’homme parut dans la personne de Ouang et eut pitié. Tout changea. Il appela la rivière « la Grande Eau de la Vallée ». Il en facilita l’écoulement, il l’aida à se dégager des inondations qui la couvraient ; et la rivière devint sa servante. Il prit un coin de terre, le défricha et lui donna son propre nom. « Que ceci, dit-il, soit dès à présent et pour toujours la terre des Ouang. » Ce fut sa seconde épouse et il l’aima de toutes ses forces, de sorte que si la première lui donnait des enfants, celle-ci produisait en abondance tout ce qui était nécessaire à leurs besoins. Lorsque ses filles étaient grandes, elles étaient demandées par les gens de Yué, de Ou-Si et de Gao-Tsong qui habitent au delà des montagnes, et il les leur donnait en mariage. Lorsque ses fils étaient forts, il leur désignait un champ pour y construire leur maison, il les envoyait chercher les sœurs de ces gens-là, et elles devenaient leurs femmes. Avec un peu de temps, il réunit autour de lui ses fils, ses petits-fils et ses arrière-petits-fils, qui ne se distinguèrent entre eux qu’en ajoutant leurs petits noms à celui de leur père. Il y eut les maisons de Ouang-Ti-Koué, de Ouang-Po-Sen, de Ouang-Hou-Tsang, etc. C’est ainsi que la vallée fut peuplée et cultivée. C’est ainsi que les montagnes racontent la gloire de Ouang et que la terre est pleine de son nom. Aujourd’hui, ce petit territoire, qui mesure à peine douze cents hectares, compte au moins dix mille habitants, presque