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fourni par les graines d’un autre arbre que l’on prendrait de loin pour une sorte de bouleau ou de peuplier[1]: c’est surtout le bambou, le plus utile peut-être de tous les arbrisseaux, le plus élégant sans contredit, dont les tiges de huit à dix mètres de hauteur balancent leurs panaches au moindre vent. On voit aussi quelques bananiers par groupes de cinq à six pieds, mais ils ne paraissent avoir d’autre rôle que de contribuer au décor général du pays ; leurs fruits sont rarement bons.

Tout n’est pas absolument cultivé sur les collines de Ouang-Mo-Khi. Il y a des hauteurs auxquelles l’homme n’a pas encore pu toucher, des escarpements que sa main n’a pas encore soumis. La nature s’est chargée du soin de les parer. Au printemps, à partir de la fin du mois de février, tout cela se couvre des vêtements les plus somptueux. Alors, fleurissent les azalées pourpres, roses ou jaune d’or, les gardénias blancs, les clématites bleues, les primevères, les câpriers, les glycines, les camélias. Pas un pouce de terre n’est oublié ; dans ce splendide manteau, pas un accroc.

Cependant, la campagne est fréquemment interrompue par de petits massifs d’arbres du sein desquels se détachent, le matin, le soir et aussi dans le milieu du jour, des tintements argentins ou graves qui rappellent tout à fait les Angélus des pays chrétiens. Ce sont les tintements des cloches de douze pagodes bouddhiques,

  1. Stillingia sebifera.