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d'hui, et depuis des milliers d’années, il en est des travaux publics essentiels comme des lois de la Chine, ils sont faits et ne sont plus à faire. Le gouvernement se borne à en avoir soin. Je ne dis pas qu’il s’acquitte toujours très bien de ce devoir, mais enfin il n’a plus d’autre fonction. Selon le degré d’intérêt qu’ils présentent, les travaux sont exécutés et entretenus par les provinces, par les départements ou par les communes, au moyen de souscriptions à moitié volontaires, à moitié imposées par les conseils élus d’après la richesse des habitants, mais dont sont dispensés les gens peu aisés. Il n’est pas rare de voir certains de ces travaux publics, tels que ponts, chemins, etc., accomplis aux frais d’un très petit nombre de riches qui, pour toute récompense, se contentent de l’inscription de leurs noms sur l’une des pierres de la construction. Mais les travaux actuels les plus étonnants sont ceux que réalise chaque jour l’initiative privée. Si on en considère l’ensemble, aucun de ceux qui les ont précédés, même parmi les plus importants, ne peut leur être comparé, et ils feraient pâlir les ingénieurs les plus hardis, les capitalistes les plus audacieux. Que diraient ceux-ci, en effet, si l’on proposait de terrasser toutes les montagnes ? Cependant cela se fait tous les jours, par de simples individus, sans emprunt public, sans garantie d’État, sans subvention officielle. Et la raison en est bien simple : c’est encore le gen qui nous la donne. Sous l’effort d’une population de plus en plus dense et sous l’influence d’une loi juste,