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la loi publique est si sévère. Quant aux arrangements particuliers, artificiels ou conventionnels, la loi ne s’en occupe pas, mais ne laisse place à aucun recours.

Mais il ne suffit pas que l’idée de justice se manifeste dans les rapports des hommes entre eux ; il faut qu’elle pénètre toutes leurs œuvres, et qu’elle règne partout, sur la plante, sur l’animal et sur la terre, sur la matière. C’est la mission de l’Homme-Un, de l’Y-Gen, par qui le ciel agit et transforme, son médiateur sur le monde physique. Plus l’humanité est puissante, ou bien, plus les hommes, qui ne sont en définitive que ses moyens d’action, sont nombreux, plus cette mission est aisée.

Ce qui me reste à dire au sujet du ministère des travaux publics en sera une centième et dernière illustration.

Ce qu’était ce ministère, ou plutôt ce qu’était l’action du gouvernement, à l’époque où fut créé le système de canalisation de la Chine, une de ses plus belles gloires, et à l’époque, moins éloignée, où fut élevée la Grande Muraille, l’immensité de ces travaux et la date où ils furent accomplis le disent assez. Il est évident que le gouvernement, qui avait alors le droit de disposer des populations, encore rares, les transportait et les massait dans le voisinage des lieux où les travaux se faisaient. Des efforts collectifs et simultanés expliquent seuls des résultats aussi gigantesques que des canaux de plusieurs milliers de lieues de parcours, et des lacs qui, creusés et agrandis, ont 35 à 70 lieues de pourtour. Aujour-