Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/243

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Toutes les condamnations à mort doivent recevoir la sanction de l’Empereur, qui, avant de les examiner, observe pendant trois jours le jeûne et l’abstinence.

Je viens de dire que la loi n’admet aucune circonstance atténuante. Cependant, s’il s’agit de meurtres accidentels, ou même, dans certains cas, de meurtres sans préméditation, elle autorise la composition.

Il est encore une exception dont je n’ai pas pu arriver à comprendre la raison. Dans certaines circonstances particulières, et lorsqu’il n’y a pas eu de meurtre, la loi autorise le coupable à se faire remplacer pour la peine de mort. Il y faut d’abord le consentement de la partie plaignante, et ensuite, comme de juste, celui du remplaçant. Mais ce dernier n’est pas le plus difficile à obtenir. La famille du condamné s’adresse à l’un de ces scélérats endurcis dont il était question tout à l’heure, lui offre le moyen de se réhabiliter près des siens qu’il a déshonorés, ruinés, réduits à la pire misère, et il accepte. Il se dévoue. Cela, encore une fois, est très rarement permis. Pendant que j’étais à Pékin, je fus presque témoin de l’exécution d’un officier supérieur de l’armée, lequel, coupable du viol d’une enfant, n’avait pu obtenir la substitution, malgré les indemnités d’argent qu’il avait offertes, la famille n’ayant point consenti à la composition. Il faut ajouter que le condamné en tout cas est forcé de s’exiler.

Une autre singularité du code criminel chinois, c’est le suicide légal. Sénèque n’enseignait pas seulement à