Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/220

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

public, la direction en a été remise à l’Académie des Han-Lin. La part contributive du gouvernement se borne ensuite aux frais strictement nécessaires ; les autres sont couverts soit par des donations, soit par les étudiants de tout âge qui, au milieu d’une population aussi dense, sont toujours en très grand nombre. Ainsi, dans les subventions qu’il verse à l’Académie, se trouve la solde du personnel dirigeant dont j’ai donné l’énumération dans un précédent article ; mais le personnel enseignant, les professeurs, sont payés par les élèves.

Néanmoins si, même au point de vue de l’enseignement, l’État est à ce point ménager des deniers publics, il y a des encouragements dont il est beaucoup moins avare. On sait que c’est parmi les lettrés qu’il choisit, suivant les grades qu’ils ont obtenus aux concours, les fonctionnaires pour toutes les situations, même les plus élevées. Le lettré, sorti le premier au concours du doctorat, peut aspirer à la main d’une des filles de la famille impériale. Si l’empereur n’en a pas, il adopte celle de l’un de ses ministres et la lui donne en mariage. Mais, avantages plus positifs, ce docteur a immédiatement rang de ministre ou de vice-roi, et il en exerce les fonctions après un voyage de deux ou trois ans dans les différentes provinces. Partout il est reçu avec les honneurs impériaux. Seul, avec les ministres, les vice-rois et les grands inspecteurs de l’instruction publique, il peut habiter les