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hommes vivaient à peine il y a mille ans, cinq cents sont aujourd’hui dans l’abondance. Et personne n’a le droit de penser que ce nombre ne puisse encore s’accroître. Humanité, unité, justice... « Des mœurs ! disait Confucius ; le reste n’est rien. » Le reste, il est depuis des siècles dans le cœur, dans la tête, dans les membres de chaque Chinois. Tous naissent cultivateurs, on en a souvent fait la remarque. Atavisme ? Si vous voulez. Religion, culture, en un mot la vie. sont où est la vie, dans le sang du peuple entier. Et voilà comment il n’est plus question du ministère de l’agriculture.

Pour l’instruction publique, il faut distinguer. L’enseignement primaire, on le sait déjà, est absolument privé. Les enfants le reçoivent dans la famille, dans les écoles attachées aux temples des ancêtres, lorsque les familles en ont établi, ou dans les écoles que chacun a le droit d’ouvrir où il lui plaît et qui sont très nombreuses. Le culte domestique, qui fait de l’instruction une des obligations les plus étroites, supplée à toute loi et à toute intervention du gouvernement et les rend complètement inutiles. D’un autre côté, comme la population est très dense, le gouvernement n’a pas davantage à se préoccuper du sort des instituteurs, toujours assurés d’un nombre d’élèves suffisant. Les parents des plus riches payent pour les plus pauvres, et, en définitive, il n’y a, pour ainsi dire, pas un enfant en Chine qui ne puisse aller chaque jour à l’école plus