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rôle à sa plus simple expression. C’est leur idéal. Les pages qui vont suivre montreront jusqu’à quel point ils s’en sont approchés.


II


Le nombre de ministères qui forment le gouvernement est un premier indice. Il n’y en a que six. L’énumération de ces ministères en est un second : personnel, finances, rites (c’est-à-dire intérieur et extérieur réunis), armée, justice et travaux publics. C’est tout. Ainsi, ni cultes, ni agriculture, ni instruction publique, ni beaux-arts, ni postes, ni commerce, ni marine, ni colonies. Ce n’est pas qu’ils soient tous absolument éliminés ; mais quand il en reste, c’est si peu de chose qu’autant vaut n’en pas parler. Il en est d’ailleurs qui seraient de véritables superfétations.

Pourquoi, par exemple, un ministère spécial des cultes dans un État où il n’y a pas d’autre religion que la civilisation elle-même, ni d’autres cultes qu’un culte domestique, tel que celui des ancêtres, et un culte officiel réduit à quatre ou cinq solennités annuelles sans autre prêtre que l’Empereur ? Dans une pareille civilisation, le ministère des cultes est partout distribué : dans chaque famille d’abord, dans les autres ministères ensuite ; mais il n’est spécialement nulle part. Quant