Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/212

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tions ; non seulement ils en font exécuter les travaux, ils en indiquent le moment. Ceux-ci sont chargés de l’ensemencement du sol et disent au peuple les récoltes qui conviennent à telle ou telle terre. D’autres veillent aux engrais ; ils les font sévèrement recueillir, en prescrivent la préparation et l’emploi. Il en est qui conduisent dans les parties les moins peuplées du territoire des colonies militaires, auxquelles ils enseignent la pratique de l’agriculture. Pas une opération relative à la terre qui ne soit ordonnée dans les plus minutieux détails. Le progrès, la civilisation, le gen se développent par autorité, despotiquement. — L’initiation, je l’ai dit, dure des siècles ; mais enfin elle est faite, terminée. L’empire est partout peuplé, la terre partout animée, partout ouverte. Son haleine et celle de l’homme montent ensemble vers le ciel.

L’œuvre est accomplie. Oui, mais le souverain a pris l’habitude du despotisme. C’est alors que commence cette longue phase de revendications et de réactions dont j’ai antérieurement parlé et qui n’aboutit que vers le IIIe ou IVe siècle de notre ère au gouvernement qui fait le sujet de cette étude. Toutefois, le peuple sort plus puissant de cette période d’épreuves. Aux doctrines que l’on pourrait dire révélées des Tcheou, il ajoute les résultats de son expérience, qui lui en confirment la vérité.

Il n’a pas seulement appris à s’unir avec la terre, il a appris à se gouverner. La terre ne lui a pas seulement donné la vie, elle lui donne la liberté. Il pense,