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pelez-vous ces préceptes religieux : « Que le passé et l’avenir soient devant vos yeux comme s’ils étaient. Il y a des choses cachées, mais elles sont. Vous ne pouvez voir tout le genre humain, mais il existe, et il est de votre devoir qu’il se manifeste de plus en plus. » Si le gen, ainsi défini, devient une réalité, il est la source de toutes les félicités. L’abondance, la richesse, la paix, la liberté, le bonheur en résultent naturellement. S’il est méconnu, la solidarité ne cesse pas. car l’unité d’essence est indestructible, mais c’est la solidarité dans la désunion, dans l’inégalité, dans la contradiction, dans le mal. Les conséquences inévitables sont alors la disette, la pauvreté, la guerre, la servitude, le malheur sous toutes ses formes. Il n’est donc pas étonnant que l’occasion d’en parler se présente si souvent.

Le gen n’a pas d’autre fondement que l’unité du ciel, de l’homme et de la terre, ou de l’univers physique ; et c’est peut-être parce que, d’après leurs doctrines, l’homme est l’intermédiaire entre le ciel et la terre et les incarne tous les deux, que les Chinois ont donné à cette façon de concevoir les choses le nom d’humanité.

Le gen n’est pas resté dans le domaine des idées. Les Chinois y ont conformé toutes leurs institutions. Tels, dans l’ordre spirituel, le culte du ciel et le culte des ancêtres ; tels, dans l’ordre physique, les soins qu’ils ont pris pour que l’union de la terre, non seulement