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pouviez nous faire donner la permission d’entamer la montagne ! Si peu que rien nous suffirait. — Oui, dit le vice-roi, mais prenez garde au cimetière qui est sur la montagne. Ne creusez pas trop avant, car vous en compromettriez la sûreté, et la population se fâcherait. » On creusa. Mais si peu que rien ne suffit pas ; et l’on creusa tant et si bien que la ville s’émut et gronda. Avis du vice-roi. « Bah ! allons toujours. » Et l’on alla, jusqu’à ce qu’un beau matin les habitants s’en prirent aux chrétiens qu’ils malmenèrent quelque peu.

Ces exemples pourraient être multipliés. Un enfant se fait chrétien ; il renonce par conséquent au culte de ses ancêtres et surtout aux frais de culte. « Rends l’héritage, alors, lui disent ses frères et ses parents. » Il refuse. Procès. Les missionnaires s’en mêlent. On les prie d’aller ailleurs. Persécution, disent les Annales de la Propagation de la Foi.

Un malfaiteur est poursuivi. Il demande le baptême. Il l’aura. Et en attendant, on lui donne ce dont il a le plus besoin: un asile. Mais si la grâce a touché son cœur, elle a laissé absolument insensible celui du magistrat qui saisit l’accusé. Persécution, disent les Annales. — Sait-on le rêve qui hante le plus les missionnaires ? C’est le droit de justice sur leurs chrétiens, tout simplement. Et l’on peut croire qu’ils n’hésiteraient pas à provoquer une nouvelle guerre, s’ils pouvaient espérer faire insérer, ne fut-ce que de