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faut aussi qu’on le voie. Alors, de tous côtés, à Ning-Pô, à Shang-haï, à Canton, à Pékin, s’élèvent, grâce à l’indemnité de guerre et aux libéralités du gouvernement français, des églises, témoins publics et éternels de la puissance des missionnaires. A Canton, l’évêque, M. Guillemin, voulut que cette église fût une cathédrale qui devait coûter des millions. Pourquoi, ou pour qui, puisque la ville ne compte guère plus de deux à trois cents malheureux chrétiens ? Qu’importe ! Comment et avec quoi, puisqu’il n’avait reçu d’abord, ainsi que tous ses collègues, qu’une part de cent mille francs ? Dieu y pourvoira, se dit l’évêque. Avec cette première somme, on fit les fondations de l’édifice. Puis on posa la première pierre, et l’on convia à la cérémonie le vice-roi, qui voulut bien y assister. Cette pierre posée, il n’y en avait plus d’autres.

On s’adresse au consul : « Ne pourrait-on pas, monsieur le consul, obtenir l’autorisation d’enlever les pierres tombées de telle montagne, à certaine distance de la ville, et qui obstruent la route ; ce serait rendre service à la circulation ? » Le consul la demande au vice-roi, qui l’accorde. Mais l’argent manque. Nouvelle allocation prise sur l’indemnité de guerre. Les pierres font encore défaut.

« Si l’on prenait sur la montagne même celles qui n’y tiennent presque plus, cela les empêcherait de tomber ? » Accordé encore. Troisième allocation ; et bientôt aussi, plus de pierres. « Ah ! monsieur le consul, si vous