de leur goût, ils jouissent de la part de toutes les populations et des mandarins de la considération que l’on a toujours pour les lettrés. Puis, de temps en temps, ils envoient en Europe des travaux considérables dont il ne faudrait toutefois, dans leur ensemble, ni méconnaître, ni s’exagérer la valeur, ainsi que je vais l’expliquer, mais qui, somme toute, contribuent grandement à accroître nos connaissances. C’est à ce groupe de missionnaires qu’appartenaient la plupart des anciens jésuites des XVIIe et XVIIIe siècles, les Amyot, les Ricci, les Prémare, les Verbiest, les Gaubil, etc., dont les noms sont arrivés jusqu’à nous. Savants autant que lettrés, ces anciens jésuites avaient compris, mieux qu’aucun de ceux qui les ont suivis, à quel formidable obstacle allait se heurter leur propagande, et ils avaient voulu le tourner en essayant de concilier le culte chrétien avec les deux grands cultes nationaux de la Chine ; aussi étaient-ils intéressés, non seulement à ne pas trop en médire, mais à la montrer sous le jour qui pouvait le mieux justifier leurs vues. Leurs panégyristes assurent que si on les eût laissé faire, toute la Chine serait aujourd’hui catholique. Il faut distinguer. Si l’on veut dire que le catholicisme eût fini par triompher et par devenir la religion exclusive de la majorité des Chinois, c’est, à mon avis, une pure illusion. Le lecteur doit en être maintenant convaincu. Si l’on veut dire seulement qu’il aurait pu, de même que le bouddhisme, par exemple, se juxtaposer aux idées
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