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de juste, on les attribue tantôt, comme je l’ai dit tout à l’heure, à une prescription formelle de la constitution chinoise, — laquelle, ainsi que la loi juive ou la loi musulmane, interdirait tout rapport avec l’étranger, — tantôt à une sorte d’égoïsme étroit, tantôt enfin à des préventions ridicules et à des méfiances plus ou moins fondées. Le lecteur sait ce qu’il faut en penser. Ce que je viens de dire au sujet des emprunts d’État a dû faire entrevoir la nature des causes réelles de cette répulsion. — Les gouvernements se ressemblent tous, et celui de la Chine ne vaut que par les précautions dont les institutions du pays ont réussi à l’entourer. Mais il a fallu des siècles pour trouver des garanties suffisantes contre les entreprises qu’il serait tenté de faire aux dépens de la souveraineté du peuple. Si on lui offre les moyens de s’en affranchir et de se soustraire à tout contrôle, il est à craindre qu’il ne les accepte. Sans doute, on peut croire qu’il ne s’en servira d’abord que pour faire face aux difficultés et aux embarras suscités par ceux-là mêmes qui lui proposent ces expédients ; mais qui peut répondre qu’il ne les tournera pas un jour contre les citoyens dont il est chargé d’assurer la paix et la sécurité ? Les membres du gouvernement le sentent bien, et, tout en se courbant sous les exigences du moment, ils nous en veulent des dangers que nous faisons courir à l’État. Les lettrés s’en rendent parfaitement compte et le disent au peuple qui, d’instinct.