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minés il peut, si la nation consent aux sacrifices nécessaires, ajouter à ces chiffres ; mais ces suppléments d’hommes pris aux champs et non exercés n’ont qu’une valeur très relative. En tout cas, le gouvernement est trop pauvre, bien que chaque citoyen ait une plus grande aisance que dans aucun autre pays. On sait, en effet, que les revenus de l’État atteignent à peine 14 à 1,500 millions et qu’il ne peut les augmenter. Chaque fois que les dépenses publiques doivent excéder son budget, c’est par voie de souscription volontaire et gratuite qu’il doit arriver à les couvrir. Lorsque ces dépenses sont reconnues nécessaires par les conseils élus, et surtout dans un cas de légitime défense, les souscriptions sont abondantes et empressées, et il peut alors se trouver dans le peuple autant d’hommes qu’il a le moyen d’en entretenir. Mais si ses demandes ne paraissent pas justifiées, elles sont impitoyablement rejetées. Il faut ajouter que l’appréciation et le contrôle des dépenses sont d’autant plus faciles que la Chine n’a pas de colonies extérieures et que la défense se borne au territoire. Quant aux emprunts d’État, expédients ordinaires des gouvernements, ils n’étaient pas connus il y a vingt ans, et les bases sur lesquelles les Européens, qui en ont introduit la pratique, les ont eux-mêmes établis sont telles qu’ils ne sauraient fournir des ressources bien considérables. On n’ignore pas, en effet, que l’administration des douanes, dans les ports ouverts aux navires étrangers, est confiée à des Européens. De ce