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précisément tout ce qu’il y avait à faire. Je crois que l’on doit regretter qu’il en ait été autrement et qu’à l’heure où nous sommes nos soldats et nos millions soient engagés dans une entreprise où les intérêts véritables de la nation et des contribuables ne sont en définitive que très indirectement et très médiocrement en cause. Peut-être même le lecteur, complétant ma pensée, serait-il d’avis que, s’il était un moyen possible de remettre les choses en l’état, il faudrait s’empresser de l'adopter. Je reviens à mon sujet[1].


VI


Les entraves que le gouvernement chinois rencontrerait, s’il voulait engager la nation dans quelque entreprise opposée à la liberté ou à ses intérêts, ne viennent pas tous de la constitution démocratique de la société et du jeu de ses organes. Il y a un obstacle plus péremptoire, c’est l’absence d’une armée nombreuse et de ressources financières. Plusieurs journaux évaluaient dernièrement à plus de 2 millions de soldats les forces dont il peut disposer : c’est de la fantaisie. L’armée tartare ne doit pas compter beaucoup plus de 80,000 hommes effectifs, et les milices chinoises régulières qu’il est autorisé à faire marcher ne dépassent pas 400,000 hommes. Il est vrai qu’en certains cas déter-

  1. Ceci était écrit avant la fin de 1883.