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par la même voie avec les populations de ces provinces. Tout le reste est au moins une illusion. Mais la Chine avait-elle donc attendu que la France lui signalât les richesses enfouies dans son sol et les moyens de les en tirer ? Est-ce donc la France qui les a découvertes ? Oui, un Français avait eu l’initiative des premières études ; mais, sur le simple rapport qu’il lui en fit, la Chine décida l’envoi d’une mission dont elle le nommait lui-même chef, dans le but de compléter ses études. Elle, dont on critique sans cesse l’apathie, la répugnance au progrès et l’hostilité aveugle contre les Européens, elle le chargeait de rouvrir avec des navires à vapeur la navigation du fleuve Rouge, interrompue depuis cent ans, et d’y amener l’industrie européenne, que trois ou quatre compagnies financières eussent suffisamment représentée. La mission rencontra de la part des Annamites des obstacles inattendus. Dupais passa outre, triompha des résistances, et il est certain que ses succès auraient été soutenus et récompensés par la Chine, s’il n’avait cru devoir à ce moment-là s’adresser à la France, qui intervint brusquement. La Chine alors se tint sur la réserve. Mais on peut dire que, sans la faute de notre ami, du reste toute à l’honneur de son patriotisme, la Chine serait venue à bout de toutes les difficultés ou bien se serait d’elle-même substituée aux Annamites, et les quatre ou cinq compagnies industrielles dont je viens de parler seraient depuis plusieurs années en pleines opérations. Eh bien ! ce qui serait fait aujourd’hui était