Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/167

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trouver une seconde qui soit aussi simple, aussi universelle, aussi scientifique par conséquent, aussi humaine et aussi peu exclusive.


III


Cependant, à côté ou au-dessous de ces lois essentielles, il peut arriver que l’on sente la nécessité d’autres lois complémentaires. Dans tous les cas, l’existence d’une société, le sort d’un État peuvent dépendre de faits extérieurs, de phénomènes et de questions dont il importe de ne pas laisser la solution au hasard ou à l’impéritie des hommes. Il faut que cette solution ne s’écarte pas des lois essentielles, ni ne les contrarie. Il faut que ces secondes lois soient en rapport avec les premières et aussi scientifiques qu’elles. Il n’y a qu’une réunion, non d’hommes ni de volontés, mais de savants, qui réponde à cette façon de voir les choses. L’Académie des sciences et des lettres de Pékin est, en effet, le seul pouvoir législatif. Voici de quelle manière se font les lois. Si, dans le district qui lui est confié, un fonctionnaire remarque une coutume qu’il croit pouvoir être généralisée avec avantage, il la fait connaître par voie hiérarchique au gouvernement. Le ministère des Rites la défère à l’examen de l’Académie, et si elle est approuvée, elle est communiquée à toutes les provinces pour être mise à l’essai. Si, finalement, elle