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Tous les fonctionnaires sont partagés en neuf ordres de deux classes chacun et reçoivent une solde fixe. Pour ceux du premier ordre,cette solde est de 1,620 francs et 189 boisseaux de riz ; mais ils sont autorisés à prélever sur les impôts une certaine somme qui varie suivant l’importance et la richesse du district, du département ou de la province dont ils sont chargés. Pour un vice-roi, cette somme peut s’élever jusqu’à 30,000 francs. C’est ce droit de prélèvement qui est la cause la plus ordinaire, bien qu’elle ne soit pas aussi fréquente qu’on le dit souvent, des griefs du peuple contre les administrateurs. — Un détail à ajouter et qui a son intérêt : tous les ministères et toutes les administrations publiques s’ouvrent à la première heure du jour et ne se ferment qu’au coucher du soleil.

J’ai dit tout à l’heure qu’il n’existait pas en Chine de Corps législatif, ni rien qui ressemblât à une assemblée, élue ou non, spécialement chargée de faire des lois, et qui rappelât un Sénat ou une Chambre des lords. On ne doit pas s’en étonner. Dans une société si anciennement formée, toutes les lois doivent être faites, et elles sont faites. Il ne s’agit plus que de mesures particulières, variables suivant les temps, les lieux et les circonstances. Les Chinois ne pensent pas que les formules essentielles, générales, universelles, auxquelles on puisse donner ce beau nom de lois, soient l’expression de toutes les volontés ou de la volonté d’un seul. Pour eux, la loi résulte des conditions