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différends qui n’ont pu être terminés dans le sein des corporations de métiers.

Dans les provinces frontières exposées aux incursions des peuplades encore insoumises, les conseils élus sont encore chargés de l’organisation et du recrutement d’une véritable garde nationale qui est soldée par les riches et dont ils nomment les chefs sans aucune intervention de la part des mandarins. Et il est à remarquer que ces soldats-citoyens, puisant leur courage dans l’amour du foyer, ont beaucoup plus de courage et se battent bien mieux que les soldats impériaux.

Dans les centres administratifs où se trouve un fonctionnaire de l’État, sous-préfet, préfet, gouverneur ou vice-roi, — les conseils élus sont placés auprès de ce fonctionnaire, et constituent alors, en outre de leur mandat ordinaire, un comité consultatif qui adoucit et facilite les rapports avec les citoyens, examine les mesures venant de l’initiative gouvernementale, les déconseille ou les fait accepter, suggère celles qu’il croit bonnes, contrôle les actes du fonctionnaire, étudie les litiges pendants entre les communes.

Telle est, dans son essence et dans ses moyens, la constitution de la souveraineté nationale en Chine. Quant aux divisions administratives du territoire, on compte dans tout l’Empire 18 provinces, 182 départements, 544 arrondissements, 1,293 cantons et un nombre indéterminé de communes. Pour une population totale de 537 millions d’habitants, c’est une moyenne d’envi-