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la même époque que l’on fait remonter l’institution des banques. On comprend, en effet, que ce poids si incommode a dû faire songer au moyen d’en éviter le transport. On peut penser aussi que le peu de solidité des maisons chinoises, ainsi que les incendies auxquels les expose le bois, qui est beaucoup employé dans leur construction, dut engager dès longtemps les citoyens à réunir leurs épargnes dans des bâtiments spéciaux, sous la garde d’un comptable qui tenait note de tous les dépôts qui lui arrivaient, et faisait les restitutions par virements. La banque était dès lors inventée.

Les banques actuelles ne diffèrent guère de cette banque primitive. Ce sont surtout des banques de dépôts et d’escompte. Si leurs opérations n’ont pas fait beaucoup de progrès, elles sont, en revanche, devenues tellement populaires, qu’il n’y a guère de négociant, de fermier, ou simplement d’ouvrier rangé, qui n’ait un compte ouvert dans quelque maison de banque. C’est là que se font les payements par l’intermédiaire des banquiers, également prêts à servir le négociant faisant des transactions de 5 ou 600,000 francs, et le petit artisan qui apporte ses économies de la semaine ou de la journée ; Comme le dépôt est le principal élément d’affaires pour ces banques, elles le sollicitent par tous les moyens. Elles ne se bornent pas à accorder un intérêt sur la balance journalière des dépôts ; elles s’engagent vis-à-vis de leurs clients à leur donner toutes les facilités possibles, dans le cas où ils vien-