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sance, il y a sept ou huit siècles, en imitation d’une impératrice affligée d’un pied bot. Il y a très peu de femmes de la campagne qui l’aient adoptée, et elle est prohibée depuis près de trois cents ans parmi les femmes admises à n’importe quel titre chez l’impératrice. Mais il est souvent aussi malaisé, en Chine comme ailleurs, de déraciner une mode, si mauvaise qu’elle soit, que d’en faire accepter une nouvelle, cent fois plus conforme aux règles de l’hygiène et du bon sens.

Il est assez facile en Chine de passer de la maîtrise au patronat, grâce à des habitudes d’ordre, d’économie et de crédit des plus remarquables. Mais ceci m’amène à dire d’abord quelques mots des institutions qui stimulent et favorisent ces habitudes.

On sait peut-être qu’il n’y a pas, en Chine, d’autre signe public de la valeur des choses qu’une petite monnaie de cuivre ronde, percée d’un trou au milieu, et que les Européens appellent sapèque. Elle pèse près de 7 grammes. 1,000 de ces sapèques enfilées forment une ligature, et valent 5 francs à peu près. Le taël n’est que l’indication d’un poids équivalent à une once chinoise ou à 37 grammes 796 d’argent, et lorsqu’on l’a vérifié pour le poids, il faut encore le vérifier pour le titre. On assure que la sapèque ou tsienn a été inventée 2,600 ans avant notre ère. C’est, comme on le voit, une monnaie très lourde et très embarrassante. Mais elle a été l’origine de la monnaie fiduciaire. C’est à