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d’école. Ce fait n’est pas rare. Du reste, les emplois de l’État, en Chine, sont loin d’être des sinécures, et l’on comprend que beaucoup s’en fatiguent. Outre ces démissions volontaires et définitives, il y en a d’autres, imposées à la mort d’un père ou d’une mère, et pendant toute la durée du deuil, qui est de trois ans.

Le lecteur peut se faire, à présent, une première idée des conditions générales dans lesquelles se trouve le travail au point de vue social et économique. Il sait qu’il n’existe aucun préjugé, aucune défaveur de nature à altérer artificiellement les rapports de l’offre et de la demande, ainsi que disent les économistes, ou, en d’autres termes, à faire produire plus ou moins de travailleurs qu’il n’en faut dans les différentes professions. Il sait que l’impôt et le régime de la propriété respectent partout également les droits du travail, et qu’enfin rien, pas même l’attrait des plaisirs qui, ailleurs, restent le privilège des habitants des grandes cités, ne vient détourner le paysan du sol sur lequel il est né, pour l’attirer dans les villes. Le reste se déduit aisément.

La doctrine qui fait une unité de la terre et de l’humanité est devenue une réalité dans chaque famille et pour chaque individu. La propriété de la terre, inviolable et sacrée, garantie de la liberté, est devenue pour l’homme le réservoir de ses épargnes. L’homme s’est attaché au sol après l’avoir créé, et il ne s’en est jamais éloigné qu’autant que cela était nécessaire pour en transformer les produits. C’est à cela que se borne le travail industriel.