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du Tonnerre. Mais, à propos de ce dernier, il n’est peut-être pas sans intérêt de dire que le caractère qui, dans l’Y-king, signifie tonnerre, signifie en même temps : mouvoir, changer, commencer. Inutile de dire que ces temples n’ont aucun prêtre, et que lorsque l’Empereur s’y rend aux époques fixées, ce n’est point du tout à titre de ministre du Ciel, mais comme représentant de l’humanité chinoise. Le titre qu’il porte habituellement le montre, du reste, suffisamment : il s’appelle Père-Mère du Peuple, Fou-Mou. Or, le lecteur n’a sans doute pas oublié que c’est également une des dénominations de l’Homme-Humanité ou Universel.

Il y aurait encore bien des choses à dire sur les significations symboliques des couleurs du prisme qui bordent la robe de l’Empereur en certaines occasions, du blanc qui indique le deuil, du dragon, Long, qui représente l’humanité spirituelle, etc., etc. ; mais cela m’entraînerait trop loin, bien que cela ne s’écarte pourtant pas du sujet. J’aime mieux ramener l’attention sur certains faits qui, plus encore que le régime de l’impôt, celui de la propriété et les autres institutions publiques, montrent à quel point l’esprit et les habitudes du peuple se sont pénétrés de la philosophie confucéenne. Ainsi, on se rappelle assurément la coutume observée lors des funérailles de faire représenter le mort par le plus jeune enfant de la famille, en qui l’on se plaît à voir déjà la réincarnation du défunt, et qui rétablit de cette façon l’unité, un instant suspendue dans le temps, de tous les