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crés, et il les sème. Le rite est accompli. L’oblation des grains constate la communion de l’homme, du Ciel et de la terre. Le grain lui-même est le symbole de la renaissance, c’est-à-dire de l’unité dans le temps: les cinq espèces de grains sont le symbole de l’unité dans l’espace ; et la charrue, le symbole du travail, sans lequel cette renaissance n’aurait pas lieu, et l’unité serait détruite. C’est, comme on le voit, la synthèse des principes de la civilisation chinoise. Cette solennité du labourage est considérée comme la plus grande et la plus importante. Il y en a trois autres, dont l’une rappelle encore la solidarité humaine : c’est la commémoration des morts, qui a lieu un peu plus tard. Elle n’est pas seulement observée par les particuliers ; elle est officiellement célébrée par les fonctionnaires. Ce jour-là, les uns et les autres ne se bornent pas à des visites aux sépultures de leurs familles ; ils se rendent dans les cimetières communs et accomplissent sur les tombes de ceux dont les familles n’ont pas encore pu recueillir les cendres, même sur les tombes des suppliciés, les cérémonies funèbres habituelles.

Les deux autres solennités ont lieu aux solstices d’été et d’hiver, elles ont pour but de demander au Ciel qu’il rende les récoltes abondantes et de le remercier de ses dons. Dans l’ancien temps, toutes ces fêtes étaient célébrées en rase campagne: maintenant, elles sont solennisées dans des temples qui sont : le temple du Ciel, le temple de la Terre, le temple de la Lumière et le temple