Page:Eugene Simon - La Cité chinoise, 1891.djvu/118

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

indivisiblement unis par lui au ciel et à la terre.

La loi de chaque homme terrestre est de l’imiter. On l’imite en se conformant à l’unité, en ne la violant jamais par aucun acte, en s’en rapprochant de plus en plus, malgré l’état de faiblesse et d’imperfection qui résulte pour nous de l’union de notre esprit avec la matière. On l’imite en transformant, en perfectionnant sans cesse soi-même et toute chose, en se dirigeant d’un même mouvement vers la réalisation de cette unité, c’est-à-dire en travaillant. Cette loi contient toute loi, et chacun la porte en soi. Celui qui la comprend et qui l’observe sera récompensé en raison de ses efforts, et il est déjà récompensé. On ne peut imaginer un crime et un malheur plus grands que de l’enfreindre. Le travail, qui est une condition de la nature et de l’essence de l’homme, demeure toujours une nécessité, mais on n’en comprend plus le but et il devient un supplice.

L’unité, telle qu’elle vient d’être définie, c’est-à-dire l’unité des hommes entre eux et l’unité de la terre avec l’humanité et avec toutes les créatures, est un fait absolu. La mort, telle que l’enseignent les religions surnaturelles, c’est-à-dire la séparation éternelle de l’âme et du corps, la séparation des hommes en élus et en réprouvés éternellement, la supposition d’un monde en dehors de l’univers, lieu de récompense ou de punition, sont par conséquent des idées qui n’ont aucun sens pour les Chinois.

Il n’y a pas d’autres mondes que ceux qui sont dans l’univers, et il n’y a pas d’autre vie, pour notre humanité,