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ment la nécessité de la révélation. » Cet aveu devrait, il semble, en faire désirer la traduction, mais il explique, en attendant, pourquoi elle n’a pas été faite jusqu’ici. L’ouvrage ne se trouve même pas à la bibliothèque de la rue Richelieu, où cependant, — il faut leur rendre cette justice, — les anciens jésuites ont envoyé tant de choses. Il est vrai que la connaissance de la langue chinoise n’est plus, autant qu’à cette époque, le monopole des missionnaires. Il existe aujourd’hui de très bons sinologues français, anglais, allemands et russes. Mais il ne suffit pas toujours de connaître une langue, et de la connaître à fond, à supposer qu’il y en ait beaucoup qui puissent se flatter de connaître jusque-là la langue chinoise, pour être capable d’en interpréter toutes les productions. Il y faut tout au moins un goût particulier, une absence complète de prétentions et une certaine simplicité de cœur et d’esprit. C’est peut-être pour cela que le Tchi-Pen-Ti-Kang n’est traduit dans aucune langue européenne. Un seul Européen, à ma connaissance, en a parlé : c’est le P. Amyot, de qui sont les lignes que je viens de citer. Un autre qui l’a lu, mais ne le dit pas, y a vu tout autre chose que ce qui s’y trouve ; c’est le P. de Prémare ; seulement moins indépendant que son collègue, il l’a lu en catholique désireux de conformer à ses convictions religieuses des textes d’une si grande autorité. C’est du Tchi-Pen-TiKang, aussi bien que du Tao-te-King, qu’il a tiré la matière d’un mémoire en latin, envoyé en France vers