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grandes associations, il y a beaucoup de gouvernés et peu de gouvernants, à peu près tous irresponsables. Nous n’aimons pas cela, pas plus en industrie qu’en politique. Nous préférons les petits groupes. — Puis, lorsqu’on a engagé des sommes aussi considérables dans une industrie, on n’est plus maître de proportionner la fabrication aux besoins. Il faut absolument que ces sommes rapportent leur intérêt. Alors on fabrique quand même. De là cette nécessité d’aller chercher des débouchés et des marchés à l’étranger, et après les avoir trouvés, on n’est pas certain de les conserver. D’un autre côté, la grande industrie, telle qu’elle existe chez vous, spécialise trop les ouvriers : ils deviennent des machines ; ils ne savent faire qu’une chose ; quand la fabrique s’arrête, ils chôment et meurent de faim. Chez nous, tout le monde sait plusieurs métiers : si l’un ne va pas, on se reporte sur un autre. Jamais de chômage. D’ailleurs, quelle est la supériorité de votre industrie sur la nôtre ? Produit-elle à meilleur marché ? Faites la liste des objets de première nécessité chez vous et chez nous, et comparez-en les prix.

» Enfin, monsieur, nous avons deux principes qui s’opposeront toujours, tant qu’on ne nous les aura pas désappris, à l’adoption des grands moyens de votre industrie : c’est le respect du travail et le respect de la vie humaine. Jamais un gouvernement chinois n’osera élever l’impôt d’une façon permanente pour créer des chemins de fer, sans parler des autres causes de dépense