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peut venir, elle fait pousser le blé, le sorgho, le maïs, le millet, etc. Quant aux denrées moins utiles, il y en a toujours assez, et dans tous les cas, leur transport ne demande pas une rapidité coûteuse. Chez nous, en un mot, on peut dire que, sauf accidents, la production et la consommation sont partout en rapports constants. — Nous avons, il est vrai, de trop fréquentes inondations. N’en avez-vous pas ? Cela tient, vous le savez, au régime de nos fleuves et à la disposition des terrains, plus bas que leurs lits, en certains endroits. Nous y avons paré autant que possible par nos canaux et par d’immenses travaux d’endiguement. Nous y parons tous les jours en élevant peu à peu le sol de nos plaines, et les inondations sont plus rares qu’autrefois. Comment les chemins de fer en combattraient-ils les désastres mieux que les greniers de réserve que nous avons partout où elles peuvent se produire ?

» Quant à votre industrie à la vapeur, nous n’avons pas, sur ce sujet, les mêmes idées que vous. Nous ne voulons pas que l’industrie transforme plus de matières que notre territoire n’en produit. Dans ces limites, toute notre population reste agricole et attachée au sol, car elle en vit et ne vit que de lui. Une industrie qui irait demander à l’étranger ses matières premières afin de les transformer pour les lui offrir ensuite, cesserait véritablement d’être nationale, car elle déracinerait les populations de la terre. Leurs intérêts seraient là où elles trouveraient leurs marchés et leurs débouchés. Les