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et à moins d’une révolution à laquelle ils auraient certainement plus à perdre qu’à gagner, il n’est pas probable qu’ils laissent prendre à leur industrie une allure telle qu’ils en viennent à lui chercher des débouchés à l’étranger.

La situation dans laquelle ils se trouvent leur paraît bonne, et je ne crois pas qu’ils soient disposés à renverser les principes de leur civilisation, ce qui en serait la conséquence nécessaire, pour adopter les nôtres.

Je leur vantais souvent les merveilles opérées par notre industrie, par nos machines, la rapidité de nos communications. Ils admiraient. Mais quand je leur demandais pourquoi ils n’en voulaient pas, ils me faisaient exactement la même réponse qu’ils font aux missionnaires lorsque ceux-ci, croyant les avoir convaincus, leur proposent de les baptiser : « Tout cela est très joli, me disaient-ils, et peut être excellent chez vous, mais cela ne nous convient pas et serait une détestable introduction chez nous. Nous avons des canaux magnifiques et nombreux que nos ancêtres nous ont légués. Ils leur ont coûté cher ; mais ils sont payés depuis longtemps. Ils transportent à bas prix, grâce au vent et aux courants. — Le trafic sur nos fleuves et dans nos canaux est considérable ; mais les denrées nécessaires, indispensables, sont produites à peu près également partout, et n’ont presque jamais de bien grandes distances à franchir. Notre agriculture, aussi variée que féconde, produit et assure partout la subsistance du peuple. Là où le riz ne