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VIII. — Astronomie et météorologie populaires.


894. Soleil. — C’est signe de pluie, lorsque le soleil couchant darde ses derniers rayons vers de grands nuages (solo ki tîr a éw) (Herve).

896. Lune (lœn). — Son nom le plus ordinaire en wallon est li Bêté « la Beauté ». A l’Bêté = « pendant une nuit de lune » à Somme-Leuze.

897. On croit distinguer dans la lune la figure d’un homme que l’on appèle Bazin (prov. de Liège), Tchan dél lœn (pays de Stavelot), Ka-in (Laroche), Brûnó (prov. de Namur et grande partie du Luxembourg). Bazin, raconte-t-on, alla une nuit marauder les navets de son voisin. La lune s’étant mise à briller, il craignit d’être aperçu et prit « un fagot d’épines pour la boucher » i-n bouhèy di spèn po stopé l’ lœn. Dieu, pour le punir, le « tira » à l’instant dans la lune, où on le voit encore, tenant au-dessus de lui son fagot d’épines sur une fourche.

901. La lune passe pour poltronne parce qu’elle semble se cacher derrière les nuages : kouyon kom li lœn « poltron comme la lune » (Liège) ; li lœn n’a djamé lû so ô si kouyô « la lune n’a jamais lui sur un aussi poltron » (Herve).

902. Pendant le croissant de la lune, è krèhan dèl lœn, (Liège), « dans la lune dure » è l’ dœr lœn (prov. de Namur), il faut semer les petits pois et autres plantes qui doivent « grainer », et ne pas semer les salades et autres plantes qui doivent pommer.

903. On doit couper tout bois de construction et cueillir les fruits pendant le croissant de la lune (prov. de Namur).