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Èl likorn a infilé l’ tchap, si bî ké l’ koun a passé du kosté yu s’ ké Twèn astou. Twèn, ki avou s’ martya d’ kourdanî a s’ poch, l’a radmin atrapé è a kouminchî a rivé l’ koun.

La licorne a enfilé la souche, si bien que la corne a passé du côté ou ce que Toine était. Toine, qui avait son mare teau de cordonnier à sa poche, l’a rapidement attrapé et a commencé à river la corne.

I-l a kriyí ô Rwè dè vni vîr, èyé lè Rwè a sté télmin binêch dè vîr ké Twèn avou tan d’èspri, ki lî-z-a doné s’fîy en maryâtch.

Il a crié au Roi de venir voir, et le Roi a été tellement bien-aise de voir que Toine avait tant d’esprit, qu’il lui a donné sa fille en mariage. »

843.

Marie-Madeleine.

Il [y] avait un coup Marie-Madeleine qui s’en allait tout droit le chemin devant elle, parce que le pays brûlait par derrière elle.

Dedans son chemin, elle rencontre un coq.

— Et où est-ce que vous allez donc, Marie-Madeleine ? dit-il le coq.

— Oh ! mon fils, dit-elle, je vais le chemin tout droit devant moi, parce que le pays brûle par derrière moi.

— Kokorikoke ! je me vais avec, dil-il le coq.

Arrivés un peu plus loin, ils rencontrent un chat.

— Et où est-ce que vous allez donc, Marie-Madeleine, avec votre coq ? dit-il le chat.

— Nous allons le chemin tout droit devant nous, parce que le pays brûle par derrière nous.

— Myâw ! myâw ! je me vais avec, dit-il le chat.

Arrivés un peu plus loin, ils rencontrent un cochon.

— Et où est-ce que vous allez donc Marie-Madeleine, avec votre coq et votre chat ? dit-il le cochon.

— Nous allons, etc.

— Nyeuh ! nyeuh ! je me vais avec, dit-il le cochon.

Arrivés un peu plus loin, ils rencontrent un chien.